1. Thérapies Psychanalytiques / Psychodynamiques
Cette méthode également appelée « psychologie des profondeurs », s’intéresse aux causes, au sens, à l’histoire, aux origines du problème pour ainsi en traiter les symptômes. Le comportement viendrait de causes inconscientes et le dialogue, la relation entre le patient et le thérapeute permettraient de les mettre à jour. Cette méthode cherche à répondre à la question « Pourquoi ? ».
Ainsi la première, et souvent l’unique technique utilisée en psychothérapie psychodynamique est l’entretien. Le discours du patient met en évidence des choses dont il n’a pas conscience mais que le psychothérapeute connaît et peut ainsi relever. Dans son discours, le patient révèle sans s’en rendre compte ses désirs, ses phobies ses angoisses par les actes manqués, les rêves ou les lapsus (qui ne sont que quelques exemples) que l’analyste repère, identifie et travaille en séance.
Cette méthode a posé les jalons pour les autres thérapies en mettant le dialogue entre le patient et le thérapeute au centre de la thérapie, en essayant de classer les troubles mentaux ainsi que de les expliquer ou encore en proposant des concepts fondamentaux utilisés encore aujourd’hui. Les psychiatres s’inspirent encore très largement de ce courant de nos jours.
2. Thérapies systémiques
Les thérapies systémiques considèrent les personnes comme faisant avant tout partie d’un système, un ensemble de d’individus formant des groupes : un couple, une famille, un groupe de travail, etc. Une personne qui montre des symptômes révèle que le système, le groupe, dans lequel il se trouve a des problèmes.
L’individu, alors appelé « patient désigné » porte les problèmes du groupe. L’objectif des thérapies systémiques sera alors de faire évoluer le système, d’accompagner son changement dans les meilleures conditions, par la communication pour que le patient, considéré à la fois comme individu et membre d’un système, aille mieux.
Les psychothérapies systémiques se pratiquent avec le patient seul ou en groupe avec tous les membres du système. En apprenant à communiquer différemment au sein du système notamment par le jeu de rôle ou chacun peut prendre le rôle de l’autre, les différents membres prennent conscience du vécu émotionnel, des relations et des rôles des autres membres et ainsi facilite la communication entre ceux-ci. D’autres techniques peuvent y prendre place afin de comprendre également les valeurs, les règles, les croyances qui régissent un système qui ont parfois contribué à l’instaurer mais qui peuvent lui devenir délétères par la suite.
3. Thérapies Emotionnelles Comportementales et cognitives (TECC)
Les TCCE sont un type de psychothérapies qui voient nos actions comme le résultat de nos pensées et de nos émotions. Une situation particulière fait naître en nous des pensées et des émotions qui nous poussent à l’action. Ainsi, quand nous n’allons pas bien, c’est que notre comportement, nos pensées ou nos émotions ne conviennent pas à la situation. C’est ainsi une, deux ou toutes de ces trois composantes que le psychothérapeute va nous amener à vivre différemment, à modifier.
L’objectif de cette thérapie est donc d’identifier le problème, de voir quand le problème apparaît, quelles sont les pensées qui naissent ou entretiennent le souci, quelles émotions cela suscite et la réponse que le patient y donne, la manière dont il réagit à tout cela. Une fois le problème identifié dans toutes ces dimensions, le thérapeute essaye le moyen qui lui paraît le plus efficace (hypnose, relaxation, exposition, ACT, jeu de rôle, etc.) pour pouvoir y remédier. Le dialogue est donc primordial mais l’expérience, la réalisation d’exercices, de jeux entre les séances aident au travail thérapeutique et sont tout aussi importants.
Nées de la nécessité d’une prise en charge utile, rapide et efficace en santé publique, Les TCCE visent davantage la réparation du problème (le soin du trouble) que la recherche de ses causes mais ne s’en montrent pas moins efficaces. Elles cherchent à répondre à la question « Comment ? ». Les TCCE fondent l’usage de leur méthode sur la vérification scientifique. Les thérapies basées sur ce modèle sont testées, mesurées et vérifiées par de multiples groupes de recherche. Ceci dans le but de ne vous proposer que les méthodes les plus efficaces et les plus adaptées à la nature de votre problème, à votre personnalité ou à votre fonctionnement psychologique.
4. L'hypnose thérapeutique
L’hypnose est une technique faisant partie des outils des thérapies cognitives comportementales et émotionnelles. Son but est de faire disparaître les symptômes et de de gommer le mal-être. Aujourd’hui, beaucoup utilisée pour des applications dans le domaine médical et thérapeutique, elle connaît un essor de plus en plus grand.
Son objectif est de « modifier l’état de conscience » du patient par la suggestion pour aller jusqu’à un état de « transe » ou de relaxation profonde. L’attention du patient est augmentée, orientée par le thérapeute vers l’intérieur (le corps, les pensées, etc.), et il est moins sensible aux stimulations de l’extérieur (sons, bruits, tactile, etc.). C’est de cette manière que le patient peut se laisser guider par le thérapeute dans des scènes imaginaires ou de lointains souvenirs.
Mise à l’épreuve des études scientifiques, l’hypnose s’est révélée efficace dans le traitement du tabagisme, des troubles alimentaires, de la douleur, ou le syndrome du côlon irritable. Elle se montrerait également efficace dans le traitement des migraines ou des céphalées, les douleurs post-chirurgicales ou cancéreuses ainsi que l’anxiété associée aux crises d’asthme. De plus en plus l’hypnose s’invite dans les salles d’opération pour aider l’anesthésie des patients.
5. Méditation pleine conscience
Cette méthode s’inspire des méthodes de méditations orientales (notamment bouddhiste). Cependant, elle se détache du côté philosophique ou même religieux. Elle fait partie de la boîte à outils de nombre de thérapeutes utilisant les Thérapies Cognitives Comportementales et Emotionnelles et invite à s’inscrire dans le moment présent dans une posture bienveillante et non-jugeante.
Si elle ne vise pas de but a priori, elle invite à la « pleine présence » (s’inscrire dans le moment présent), en séance comme dans les activités quotidiennes, en jouant avec son attention dans un temps donné. Le thérapeute vous invite alors au cours des séances plus ou moins longues à porter votre attention à vos sensations, pensées, émotions, aux éléments environnants (bruits, odeurs, etc.) sans les juger, les interpréter ou y donner du sens car c’est, selon cette méthode ce qui cause fréquemment les souffrances quotidiennes.
Son efficacité est testée depuis de nombreuses années. Ainsi, des effets sur la réduction de l’anxiété et l’amélioration de la qualité de vie et du bien être, ont été démontrés pour des maladies physiques ou psychologiques. Son effet dans le cas des troubles anxieux et dépressifs (pour lesquelles la méditation de pleine conscience est particulièrement indiquée) est tel qu’elle a permis le développement de deux programmes : la MBSR (MindfulnessBased Stress Reduction - Reduction du stress basée sur la pleine conscience) pour la gestion du stress et la MBCT (MindfulnessBased Cognitive Therapy -Thérapie Cognitive Basée sur la Pleine conscience) pour prévenir la rechute dépressive.
6. Techniques d'imagerie / visualisation
Ces techniques invitent le patient à s’imaginer mentalement des scènes de la vie quotidienne ou totalement inventées qui permettent de travailler, en fonction de l’image évoquée, différentes thématiques. Alors que dans la visualisation le thérapeute guide et décrit clairement l’image, l’imagerie laissera en fonction de la situation l’image s’imposer d’elle-même à l’esprit du patient.
Le thérapeute permet au patient de se mettre dans les conditions propices à l’imagination des scènes qu’il suggèrera en fonction de la thématique à travailler. Le patient est invité à s’arrêter sur ses ressentis, émotions, sensations, ses pensées pour pouvoir y réfléchir. N’ayant de limite que l’imagination, la diversité des thématiques à aborder est presque infinie (e.g : les peurs par l’exposition mentale, l’affirmation ou la confiance en soi par des images valorisantes, accompagner le deuil par l’imagination de la perte de l’être cher.)
Ne pouvant être une thérapie à part entière elle est souvent intégrée aux programmes des thérapeutes en TCCE. Elle semble montrer son efficacité dans l’amélioration du bien être des personnes souffrant de pathologie chronique, également pour le traitement de l’addiction au tabac ou à l’alcool ou encore pour le traitement de l’état de stress Post-Traumatique. Son efficacité reste encore malheureusement trop peu testée.
7. Thérapie des schémas
Cette thérapie part du principe que nous apprenons tous, au cours de notre vie, à penser d’une certaine manière en fonction de nos relations avec notre environnement (Famille, Travail, école, amis, etc.). Cette manière de pensée nous définit en tant qu’individu et dicte nos émotions ainsi que notre comportement. Les schémas nous permettent de réagir vite dans les situations qui l’exigent mais s’ils ne peuvent pas s’adapter à des situations spécifiques (on les dit alors « rigides »), ces schémas de pensée peuvent poser des problèmes.
Tout l’enjeu de cette thérapie est d’aider le patient à identifier ces schémas de pensée qui filtrent les informations du monde extérieur et par lesquels il comprend le monde qui l’entoure. Dans un second temps il faut se demander si les situations vécues et dans lesquelles ces filtres nous ont porté préjudice, ne peuvent pas être vues d’une autre manière.
Enfin, avec l’aide du thérapeute, le patient se donne les moyens de voir le monde autrement en considérant chaque situation individuellement pour qu’à terme, ces schémas s’assouplissent et ne le fassent plus souffrir.
Cet outil fait partie intégrante des Thérapies Cognitives comportementales et émotionnelles avec un accent plus prononcé sur le versant cognitif (qui relève de la pensée) et permet de comprendre et d’accompagner nombre de pathologies (Dépressions, troubles anxieux, troubles de la personnalité, etc.)
8. Thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT)
Cette thérapie est très récente dans le domaine de la psychothérapie. Elle part du principe que les patients ont le plus souvent tendance à l’évitement : ils évitent les situations leur provoquant des émotions ou des sensations désagréables, ils vont jusqu’à éviter d’y penser. Ils mettent un couvercle sur la cocotte-minute de leurs émotions qui ne tarde pas à exploser occasionnant leurs souffrances.
Le but de cette thérapie est ainsi d’aider le patient à devenir plus « flexible ». Pour ce faire elle prône le fait de ne pas se détourner de l’expérience présente, nos pensées n’étant que des pensées qui ne nous définissent pas contrairement à nos valeurs qui doivent guider notre action et nous permettre une cohérence. Basée sur le langage, l’entretien est le mode d’action favori de l’ACT et pour faire passer son message, le thérapeute ne manque pas de métaphores, d’allégories et d’images pour semer les graines de sa philosophie.
Relativement jeune au sein des thérapies Cognitives, Comportementales et Emotionnelles, la thérapie ACT se révèle utile dans nombre de cas comme les phobies, le traitement des addictions, les douleurs chroniques mais aussi les cas de pathologies plus complexes comme la schizophrénie.
9. Thérapies brèves
Les thérapies brèves sont nées de la nécessité d’adopter une prise en charge rapide de la personne. Ce type de thérapie recherche la rapidité du moyen et non son efficacité optimale. Elle peut être, certes, plus courte dans le temps mais ne saurait durer moins d’une dizaine de séances. Une thérapie brève n’est pas brève parce qu’elle ne dure pas longtemps mais parce que le thérapeute peut voir plus rapidement si elle est la mieux adaptée au patient et en changer le cas échéant.
La thérapie brève n’a pas une seule application mais catégorise sa technique par sa durée. Il existe de nos jours des thérapies psychanalytiques brèves, c’est également le champ de l’hypnose, de la Programmation Neuro-Linguistique (ou PNL), des TCCE, ou encore de certaines thérapies systémiques. L’application de la technique dépendra, finalement, de ce que le thérapeute jugera de plus efficace.
Les thérapies brèves sont particulièrement indiquées quand le problème est déjà bien identifié et relativement récent. Cela sera constaté par le thérapeute lors des premières séances. Si ce n’est pas le cas où que le patient veut avant tout comprendre « pourquoi » il souffre, une thérapie plus longue sera plus indiquée.
10. Psychologie positive
La psychologie positive s’inspire des personnes qui vont bien. Quand on sait pourquoi les personnes heureuses le sont, on peut supposer pourquoi les personnes malheureuses le sont également. L’enjeu est de remettre le patient sur la voie du bonheur en l’aidant à prendre soin de lui psychologiquement et à remettre du sens dans sa vie.
Le thérapeute apprend au patient à se valoriser en usant de ses qualités, en lui apprenant à se focaliser sur le positif et à mieux vivre ses émotions positives comme négatives. Les séances abordent la théorie mais l’essentiel de la thérapie se passe dans la pratique en dehors des séances : user de ses qualités, se focaliser sur le positif, avoir de bonnes relations avec l’entourage, etc., cela ne peut se faire qu’au quotidien. Les séances sont également le moyen de revenir sur la manière dont le patient à vécu ces exercices.
La psychologie positive fait partie des Thérapies Comportementales et Cognitives en intégrant des éléments de la méditation de pleine conscience. Pour cette raison elle a pour effets non seulement de réduire les symptômes dépressifs et anxieux, mais aussi d’augmenter le bonheur et le bien-être que les personnes ressentent même lorsqu’ils ne souffrent d’aucun mal.
11. Sylvothérapie
Littéralement définie comme « thérapie par les arbres » la sylvothérapie est également connue sous le nom de « bain de forêt » (shinrin -yoku).
Elle est reconnue comme médecine préventive au Japon depuis 1982 et au Canada depuis 2020, où les médecins peuvent prescrire des « bains de forêt » aux personnes souffrants de dépression et de troubles anxieux.
Nous savons aujourd’hui que l’immersion en forêt est source de bien-être tant physique que psychique. Les études scientifiques sur le sujet se multiplient et prouvent les effets positifs :
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Au niveau psychologique : sur le stress, la régulation des émotions, le sentiment de confiance, la capacité à penser clairement…
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Au niveau cognitif : sur la concentration, l’attention, la créativité, la mémoire…
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Au niveau physique : sur le système immunitaire, le rythme cardiaque, l’hypertension, le diabète, la fatigue, la sécrétion de sérotonine (hormone du bonheur) …
Des marches respirées, méditatives et contemplatives, des expériences sensorielles, émotionnelles et ludiques vous invitent à mettre vos sens en éveil et vos pensées en sommeil afin, de profiter pleinement de l’instant présent.